La psychanalyse: l’indifférence en matière de politique?
Les textes de ce recueil témoignent de l’engagement de leur auteur, et indiquent assez bien comment l’abord de la psychanalyse est indissociable pour lui des thèmes qui lui sont chers : la politique, la création et le féminin. On pourra aussi lire ici comment la politique a partie liée avec la psychanalyse. L’intérêt et la force des écrits de Michel Lapeyre résident dans le soin porté sans relâche au rapport à la « substance humaine », dans un lien à la psychanalyse suffisamment libre pour pouvoir penser au-delà d’elle, voire d’envisager sa fin. Ils proposent un abord de la subjectivité de notre époque, des conditions d’existence qui sont les nôtres, et une ouverture éthique par la voie du désir et du symptôme. Ils ne visent pas seulement à permettre de penser le monde, ils invitent le lecteur à y prendre sa part. Aussi, et malheureusement peut-être, ce qui justifie vraiment une telle publication reste la grande actualité de la pensée de Michel Lapeyre.
Michel Lapeyre, psychanalyste, était Maître de conférence à l’U.F.R. de Psychologie de l’Université Toulouse le Mirail (aujourd’hui renommée Université Jean Jaurès), et membre de l’Équipe de Recherches Cliniques. Il a dirigé la revue Trèfle, a été membre de l’École de la cause freudienne, puis des Forums du champ lacanien, et enfin de l’Association de psychanalyse Jacques Lacan. Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages dans le champ de la psychanalyse. Il nous a quittés le 28 octobre 2009.
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Date de parution : 11/11/2021
ISBN : 9782490743117
Largeur : 145mm
Hauteur : 210mm
Poids : 0.310Kg
Nombre de pages : 296
Sommaire
Avant-propos
Monotype sans titre de Bernadette Lemouzy
La psychanalyse : l’indifférence en matière politique ?
4 mai 1992 – Association de la Cause Freudienne‑Midi‑Pyrénées
Ce texte, prononcé à Narbonne permet de situer l’abord de la question de la politique chez Freud et Lacan, dans son lien avec la doctrine analytique. L’abord par Michel Lapeyre de cette question démontre qu’il ne s’y avance pas en « simple militant » mais pour tirer les conséquences politiques de la psychanalyse.
Savoir concasser ou apprendre à perdre ?
19‑20 janvier 2003 – Association de Psychanalyse Jacques Lacan
Qu’est‑ce qu’une association de psychanalyse ? Que nous enseigne la psychanalyse sur la façon de faire œuvre commune ? Ce texte, produit à Toulouse pour l’Association de Psychanalyse Jacques Lacan, témoigne d’un moment de l’histoire de la psychanalyse, moment de crise comme elle en connaît beaucoup et où l’enjeu est toujours de savoir si elle va ou non se perdre.
La conclusion reste à tirer (Coup de gueule et manifeste)
14‑15 février 2003 – Journée de La Découverte Freudienne intitulée « Symptôme et lien social », Université Jean Jaurès Toulouse
Mettre enfin la création, le féminin, la psychanalyse au chef de la politique : c’est‑à‑dire au principe d’une expérience résolue de la perte du pouvoir. Telle est la conclusion de ce texte en forme de manifeste anti‑capitaliste. Qu’est‑ce que la psychanalyse nous laisse comme des‑espoir pour nous mettre au pied du mur de la politique ?
La honte de vivre
26 novembre 1994 – Cadre de l’exposé non établi
Dans ce texte prononcé à Marseille, l’auteur aborde une riche réflexion autour du syntagme lacanien « la honte de vivre. » D’abord en considérant que certains champs de savoir, comme les sciences humaines, font taire la honte, alors que pour la psychanalyse, en parler fait nécessité. Elle doit retrouver sa place à côté de l’angoisse, c’est l’affect psychanalytique par excellence. C’est pourquoi l’analyste se doit de la recueillir pour la faire passer au dire et la faire servir en acte. L’auteur envisage la honte de vivre comme pousse au désir de l’analyste et un pousse au désir de savoir.
Demain, la psychanalyse
Paris, 20 mai 2006 – Toulouse, 11 juin 2006 – Cadre de l’exposé non établi
Au‑delà de l’avenir de la psychanalyse, l’auteur questionne ici la responsabilité politique de la psychanalyse et du psychanalyste. S’il envisage son possible dépassement, il tente aussi de situer la psychanalyse dans son époque quant à la science et invite à tirer les conséquences du discours analytique en tant qu’il pourrait être une condition de survie pour l’homme.
L’« erreur » de Marx
1er‑2 février 2006 – Espace Marx, Toulouse
Ici, capitaliste et prolétaire sont opposés dans leur rapport à la plus‑value. Le pas de plus de Lacan sur Marx, par l’invention du plus‑de‑jouir, c’est de montrer que l’erreur de l’un et de l’autre consiste à considérer que le plus de jouir est appropriable. Ce texte affirme le militantisme de l’auteur, mais pondéré par la psychanalyse qui ouvre plus à la perte qu’à la récupération.
La passe de Marcel Mauss
19‑22 novembre 2003 – Séminaire de Pierre Bruno et Marie‑Jean Sauret à Toulouse – Association de Psychanalyse Jacques Lacan
Marcel Mauss est une référence majeure pour Michel Lapeyre qui commente ici son Essai sur le don. Au‑delà de l’hommage et de l’invitation à revenir au texte, on retrouvera ici le souci de l’auteur pour la dimension du lien social.
Nécessités de groupe
2003‑2004 – Séminaire avec Isabelle Morin à Bordeaux, Association de Psychanalyse Jacques Lacan
Ce texte est une lecture commentée de l’article de Freud « Psychologie collective et analyse du moi. » Michel Lapeyre en suit pas à pas la réflexion, autour des points fondamentaux concernant les foules, l’amour, l’hypnose et les trois modes d’identifications. Mais il y mène en filigrane sa propre question sur ce qui fait lien social, la fraternité et démontre la différence entre le social et le lien social. C’est dans les limites mises à l’emprise de la foule, ce qui y fait obstacle sinon exception, que se trouve le lieu d’intervention de la psychanalyse.
« Frères humains, qui après nous vivrez… »
29 février 2004 & 5 mars 2004 – Séminaire avec Isabelle Morin à Bordeaux, Association de Psychanalyse Jacques Lacan
Ce texte envisage la fraternité selon les occurrences chez Freud puis chez Lacan. La fraternité est pour ces deux auteurs paradoxale comme une injonction à dépasser, pour consentir à passer de l’Autre à l’autre.
DC, CD : Discours capitaliste, capitalisme et démocratie (Discours Courant ? Contre le Discours)
3‑4 octobre 2003 – Paris, Association de Psychanalyse Jacques Lacan
Ce court texte examine et remet en cause les valeurs fondamentales de notre monde que sont le capitalisme, la démocratie et leur lien quant au pouvoir. Si le capitalisme s’accommode de tous les régimes, il s’appuie sur la démocratie et les impasses qu’elle entretient. La démocratie ne rompt pas avec le pouvoir. Une seule issue, faire association par le symptôme de chacun comme « un‑entre‑autres. »
La subjectivité contemporaine : propositions et orientations
Texte non daté, Probablement prononcé à l’université Jean Jaurès à Toulouse
Michel Lapeyre s’adresse aux jeunes cliniciens qui vont avoir à s’orienter dans leur pratique clinique. Il aborde la question par ces trois termes : science, culture, société, termes essentiels à l’humanité. Si l’humanité est l’affaire de chacun, l’auteur prend particulièrement au sérieux la responsabilité qui revient au clinicien. C’est l’occasion de rappeler ce qu’est la référence analytique, les conséquences d’un choix et le désir qu’elle engage : faire place à la singularité. L’auteur démonte point par point le capitalisme en tant que phénomène criminel, quant à la science et sa visée, aux positions subjectives, au lien social. Ce qui lui permet de préciser en conclusion quelles sont les deux directions de la pratique clinique comme de l’œuvre analytique vis‑à‑vis du pouvoir et du discours.
Le mal n’est pas un problème
21 mars 1997 – Association de la Cause Freudienne Midi‑Pyrénées, dans le cadre du séminaire d’AE de Marie‑Jean Sauret
Michel Lapeyre prend à bras le corps la question du mal : non seulement pour mettre à jour ce qui du mal est toujours dénié, mais pour en remonter le fil. Si la science permet l’extension du mal, et que la religion traite le mal essentiellement par la culpabilité, la psychanalyse doit permettre au sujet de savoir de quoi son mal est fait, ce qu’il veut tuer de lui dans l’autre : ce qui est notre lot à tous. Sur cet universel, Michel Lapeyre en appelle à Antonin Artaud et Bertolt Brecht comme éclaireurs.
Deux monotypes sans titres de Bernadette Lemouzy
Informations complémentaires
Poids | 0,370 kg |
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Dimensions | 22 × 15 × 3 cm |